Wallis et Futuna |
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La France a très tôt établi des
correspondants postaux dans les pays avec
lesquels le trafic était conséquent ou bien
dont l'organisation postale locale était déficiente. Les premiers bureaux à l'étranger furant établis dans la seconde moitié du XVIème siècle à Venise, Rome, Turin et Gênes puis en 1669 à Genève. Souvent, il s'agissait en fait de la nomination d'un "maître du courrier" à l'ambassade de France. Les guerres du XVIIIème siècle entraînèrent pour des raisons militaires la création de bureaux aux Pays Bas (Courtrai, Ypres, Charleroi désormais tous en Belgique), en Piémont Sardaigne (Chambéry, Suse), en Allemagne (Aix la Chapelle, Cologne, Francfort) et en Corse alors gênoise. Puis les guerres de Napoléon poursuivirent ce mouvement jusqu'à Naples, Brême, Hambourg, Lübeck et même Flessingue / Vlissinguen aux Pays Bas. La création des "Messageries Maritimes" françaises à partir de 1830 justifia l'implantation de bureaux dans les escales de cette dernière (cf. carte). Le tarif raisonnable (en général 50 centimes ramenés à 40 centimes pour l'Europe soit deux heures de travail d'un ouvrier français) et la ponctualité des traversées assurèrent le succès de ces implantations postales. |
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lettre de Beyrouth / بيروت (Liban) à Marseille (France) du 4 février 1870 Ce pli est parti de Beyrouth / Beirut / بيروت l'actuelle capitale du Liban alors située en "SYRIE" cachet de la poste française faisant foi ! Il a été expédié par la compagnie "KADAZ" à "Assouad frères Marseille". Le timbre à 40 centimes "empire lauré" à l'effigie de Napoléon III est oblitéré du cachet "gros chiffres" n°5082 attribué à Beyrouth. L'adresse est rédigée en arabe et en français afin d'éviter toute erreur de la Poste qui, bien que française, devait comporter au Liban de nombreux préposés arabophones. |
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lettre d'Alexandrie / الإسكندرية (Egypte) à Marseille
(France) du 19 janvier 1859 Ce courrier était destiné à la maison d'apéritif Noilly Prat toujours existante. Son fondateur Joseph Noilly, oenologue atypique et génie du marketing, recréa à terre les conditions de vieillisement du vin transporté par la marine à voile que la navigation à vapeur avait fait cesser. Au lieu de garder son vin tranquillement dans une cave tempérée, il l'exposa sur un terrain vague au soleil et aux embruns et l'appela plaisamment "vermouth sec français". Ce pli est affranchi à 50 centimes. Les timbres sont oblitérés du cachet "petits chiffres" n°3704 premier bureau à l'étranger dans la nomenclature de la Poste française. histoirepostale.net rappelle, qu'à l'inverse de celui de philatélie ou de marcophilie, l'abus d'alcool est dangereux pour la santé et la sécurité routière ou maritime. |
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lettre de Constantinople / Istanbul (Turquie)
à Tunis (Tunisie) du 14 août 1872 Cette enveloppe est adressée à "Monsieur Mehmet Halci Tunis" avec une adresse libellée en français alors que la conquête coloniale de la Tunisie n'a eu lieu qu'en 1881. Le texte en caractère arabes indique que cet envoi est adressé à une veuve, les mentions religieuses laissent penser à une lettre de condoléances. L'acheminement a été assuré par le bureau de poste français de Constantinople et par les messageries maritimes françaises, comme le montrent les trois cachets "5083", "CONSTANTINOPLE TURQUIE" et "PAQUEBOTS DE LA MEDITERRANNEE". Au dos de l'enveloppe, les cachets attestent un transit par Marseille le 21 août et par l'Algérie (probablement Bône) le 25 août puis une arrivée à Tunis le 2 septembre. L'affranchissement est réalisé avec un timbre Napoléon III "empire français" à 80 centimes alors que ce souverain avait abdiqué en 1870 et que les timbres républicains Cérès avaient repris du service en 1871. Les spécialistes de philatélie nomment ce type d'affranchissement "utilisation tardive". |
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lettre de Constantinople (Turquie) à Livorno
/ Livourne (Toscane - Italie) du 7 octobre 1847 La poste française assurait des transits dans tout le bassin méditerranéen. Ainsi cette lettre, taxée à 21 décimes (mention au milieu de l'adresse), est partie des rives du Bosphore pour rejoindre la Toscane après un trajet de 13 jours. Elle a transité par Malte où elle a été "PURIFIEE AU LAZARET" (cachet). La purification consistait à prévenir la propagation d'épidémies en procédant à des entailles dans les lettres puis en les soumettant à des fumigations ou du vinaigre. Comme le précise la mention manuscrite en italien, ce pli fut transporté par le navire français à vapeur Périclès ("Piroscafo Francese Péricles") du "service des paquebots à vapeur de la Méditerranée". Ce bâtiment fût mis en service le 4 août 1843 et disparut tragiquement dans un naufrage au large des cotes de l'Italie en octobre 1848. |
Pour aller plus loin sur les implantations
postales françaises à l'étranger :
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