Parme |
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Le ministre des Postes
du Royaume de Piémont Sardaigne (Piemonte Sardegna)
a réussi en 1819 un remarquable "hold up postal". Il a, en effet, fait réaliser les "cavallini" ou "cavallotti", précurseurs du timbre poste, pour forcer les personnes utilisant des "piétons" ou messagers personnels à acquitter les taxes postales bien que leur courrier ne soit pas pris en charge par la Poste de l'état sarde. Pour ce faire, la Poste obligeait à acheter dans ses bureaux des cartes-lettres avec des figurines gravées appelées "cavallini" car elles représentaient un génie à cheval. Trois tarifs (10, 20 et 50 Centesimi) existaient en fonction de la distance à parcourir. Toute personne surprise à transporter du courrier sans cachet officiel de la Poste ou sans ces figurines "cavallini" encourait de graves sanctions pour avoir contourné le monopole postal. |
figurine "cavallini" à 50 Centesimi d'une carte-lettre émise par la Poste sarde |
Suivant de près son ami Napoléon
III, le roi
Victor Emmanuel II fit graver en 1851 par Matraire des timbres
à son effigie. Toutefois, contrairement à "Badinguet",
il préféra regarder à droite symbole d'avenir ! Ces vignettes furent suivies
en 1854 et 1855 de deux émissions où le monarque
apparaît en relief, petite révolution
pour l'époque. Ce sont ces timbres qui vont suivre les armées de Cavour et Garibaldi dans leurs péripéties pour l'unité italienne jusqu'à la création du Royaume d'Italie en 1861. De ce fait, ils auront été en usage de courtes périodes dans à peu près toutes les provinces italiennes récupérées par le Risorgimento sans oublier la Savoie et Nice. |
zoom sur cachets et mention manuscrite |
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lettre de Chiavari à Paris (France)
du 25 mai 1859 Cette lettre était destinée à "Thomas Lachambre" société de commerce et transitaire qui possédait à l'époque des comptoirs implantés dans de nombreux ports, notamment en Amérique du Sud. L'adresse est bizarrement rédigée en espagnol peut être parce que la lettre traite de l'envoi de 1620 peaux de taureau sur le navire "Cuzco" à destination du "Pacifique" pour lequel, à cause des risques de guerre, une surprime de 3% est appliquée (cf. une autre lettre adressée à Thomas Lachambre dans le chapitre Angleterre). Ce pli est entré en France par le noeud ferroviaire de Culoz dans l'Ain et est arrivé à Paris le 28 mai comme l'indique le cachet rouge. La taxation est de 10 décimes correspondant au tarif postal double port (mention "2" en haut à gauche pour indiquer le second échelon de poids). Cela représente environ une demi journée de travail ouvrier de l'époque. Chiavari est un port de la côte ligure à 35 km de Gênes / Genova. |
zoom sur timbres poste et cachets |
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lettre de Torino (Turin) à Bordeaux
(France) du 2 mars 1858 L'affranchissement au simple port soit 50 Centesimi est réalisé avec des timbres poste sardes (1 timbre à 40 Centesimi et 2 timbres à 5 Centesimi). La demande pressante de l'expéditeur "sabina urgentissima" (dépêche très pressée) a été exaucée par les postiers car ce pli a rejoint son destinataire "Zacharie Raviglione Inspecteur de Police", ancêtre lointain du commissaire Santamaria, en seulement 3 jours. |
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lettre de Torino (Turin) à Eyrargues (France)
du 16 février 1861 Cette lettre est affranchie avec deux timbres sardes à 20 Centesimi car le tarif postal bilatéral franco-sarde avait été réduit de 20%. Elle est arrivée à destination dans les "Bouches du Rhône près [de] Chateaurenard" deux jours après avoir été postée. |
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convention postale entre Piémont Sardaigne et
Parme, Modène, la Toscane et les Romagnes du 13 novembre 1859 Afin de faciliter le développement international du courrier, dès le milieu du XIXème siècle, les états européens signèrent des conventions postales formalisant conditions et tarifs. Ainsi, fin 1859 en pleine ébullition du Risorgimento, le Royaume de Piémont Sardaigne, probablement pour donner le change, signa une convention postale (et non pas plusieurs !) avec les états fantoches de Parme, de Modène, de Toscane et des "Romagnes" qu'il n'allait pas tarder à annexer. La Savoie étant alors encore dans l'escarcelle du souverain de Turin, le journal officiel de Piémont Sardaigne était alors bilingue ce qui explique la version en français de cette convention postale. |
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