île de Man |
|
|
|
Sir Rowland Hill a impulsé en Angleterre (England) en 1840 avec
sa réforme postale une révolution
dans les communications comparable à celle d'internet
aujourd'hui. En effet, dans les années 1830, la poste en Angleterre, comme dans toute l'Europe, était un cauchemar. Le trafic postal restait réduit alors que révolution industrielle, exode rural (75% de la population était urbaine) et poussée de l'alphabétisation (70% des hommes et 50% des femmes) avaient accru les besoins de communication. Les tarifs qui variaient avec le poids et la distance étaient prohibitifs. Expédier une simple feuille de Londres à Edimbourg coutait 13.5 pences soit plus de 4 heures de salaire d'un ouvrier urbain. La taxe postale était payée par le destinataire qui, toutefois, pouvait refuser un pli. Beaucoup de stratagèmes "d'évasion postale" existaient comme l'écriture de signes convenus sur l'enveloppe pour éviter d'accepter un courrier. Aussi la poste britannique réussissait l'exploit d'être à la fois impopulaire et déficitaire. |
Le "one penny black" premier timbre poste
et Sir Rowland Hill son promoteur Les premiers timbres "one penny black" portant le profil altier et renfrogné de la jeune reine Victoria furent mis en service le 6 mai 1840. Toutefois certains postiers pressés les lancèrent en avance. Ainsi il existe un exemplaire daté du 1er mai 1840. Ce timbre poste qui eut cours jusqu'en 1841 fut tiré à 68 millions d'exemplaires. Sir Rowland Hill (1795 - 1879) était une personnalité éclectique. Il fut tour à tour pédagogue progressiste, promoteur de la colonisation du sud de l'Australie, inventeur d'une presse à imprimer, directeur de chemin de fer et postier en chef. |
Rowland Hill suggéra
en 1837 une réforme radicale de la Poste adoptée en 1840. La démarche de Rowland Hill, similaire à celle d'Henry Ford un siècle plus tard pour l'automobile, consista à abaisser fortement et simultanément coûts de revient et prix de vente afin d'augmenter le trafic tout en restaurant la rentabilité de la Poste : A titre comparatif, un envoi comparable valait en France sous Napoléon III quinze ans plus tard trois fois plus. Le résultat dépassa toutes les espérances. En 1840 la Poste britannique achemina 170 millions de plis, le double de l'année précédente. Cette valeur est toutefois cent fois inférieure au trafic actuel. |
zoom sur timbres poste et cachets |
|
lettre de Liverpool au Havre (France)
du 9 mars 1869 Cette lettre a été expédiée en recommandé comme l'indiquent les cachets "REGISTERED LIVERPOOL" et "CHARGÉ" ainsi que la mention "Pli chargé". Elle est affranchie à 1 shilling et 4 pence à l'aide de deux timbres à l'effigie de Victoria. Ceux ci sont oblitérés avec le "killer" n°466. "Killer" était le terme qu'employaient les britanniques pour désigner le cachet qui scellait définitivement le sort du timbre. Ce pli, envoyé par "MELLY, FORCET & Co", est adressé à "Thomas Lachambre" maison de commerce française avec des comptoirs implantés dans de nombreux ports ainsi qu'en Amérique du Sud (cf. une autre lettre adressée à cette entreprise dans le chapitre Piémont Sardaigne). Cette lettre a mis deux jours pour relier Liverpool au Havre. Elle est entrée en France par le port de Calais (cachet). |
zoom sur cachets |
|
lettre de London / Londres à Lyon
(France) du 21 octobre 1869 Bien que le timbre ait été inventé en Angleterre presque 30 ans auparavant, cette lettre de 1869 montre que son usage a été très long à devenir universel. Le cachet "LOMBARD STREET PAID" indique que le port a été payé en numéraire dans ce bureau du centre de Londres. Le cachet "PD" confirme que le port a été payé juqu'à destination. Le chiffre "4" en rouge indique le coût de la lettre : 4 pence. Le trajet Angleterre - France de ce pli n'a duré que deux jours avec un transit par Calais. |
|
Cette
page sur la révolution
postale britannique n'aurait pu être réalisée sans de nombreuses sources :
Voir aussi sur histoirepostale.net :
histoirepostale.net suggère : |
|