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Le comté de Nice (Nizza Marittima), fief de la maison
de Savoie depuis le XIVème
siècle, avait été
incorporé manu militari à la France
pendant la Révolution et
l'Empire. Le congrès
de Vienne en 1815, soucieux de rétablir l'ordre séculaire
en Europe, le rendit à ses
propriétaires historiques les rois
de Piémont Sardaigne.
Ceux ci, comme leur nom ne l'indique
pas, étaient savoyards et règnaient
à Turin. Napoléon III conclut un deal en 1858 avec Cavour le premier ministre sarde : la cession de Nice et de la Savoie à la France en échange d'un appui militaire pour bouter l'Autriche hors d'Italie et réaliser ainsi son unité. Ce troc est un petit chef d'oeuvre de "Realpolitik" car Victor Emmanuel II était le chef de la maison de Savoie et Garibaldi, leader charismatique du Risorgimento, était niçois (cf. ci dessous). Cet accord fut ratifié avec "enthousiasme" par la population lors du plébiscite de 1860 où le "oui" l'emporta avec 98.7% des suffrages (soit quand même 1% de moins qu'en Savoie !). Toutefois, Tende et la Brigue dans l'arrière pays, bien qu'ayant voté "oui" à 99.9%, restèrent sardes car Victor Emmanuel II aimait venir y chasser. Elles ne deviendront françaises qu'en 1947 après un autre référendum. Charles III de Monaco céda Menton et Roquebrune à la France en 1861 en échange de 4 millions de Francs et de la bienveillance de Napoléon III vis à vis de la principauté depuis peu à nouveau indépendante. |
le comté de Nice en 1843 vue alternativement d'Italie et de France |
Sous la domination sarde, la situation linguistique niçoise était complexe. L'administration officielle pratiquait un bilinguisme français et italien de bon aloi. La population parlait le nissart variante relativement pure de la langue d'oc, nettement distincte des langues de Molière ou de Dante. |
Le
niçois le plus célèbre du XIXème
siècle est incontestablement Giuseppe (Joseph) Garibaldi. Ce
révolutionnaire professionnel et héros populaire du Risorgimento,
né à Nice le 4 juillet
1807, participa de 1833 à 1871 à toutes les tentatives de
renversement des monarchies et d'unification
de l'Italie. Il dut s'exiler plusieurs fois et en profita pour mettre ses talents au service de causes aussi différentes que la défense du bey de Tunis ou l'indépendance de l'Uruguay. En 1849, Garibaldi réussit avec Mazzini à chasser le pape de Rome et y établir la "République de Rome". Toutefois ce soulèvement finit écrasé par les troupes françaises venues à la rescousse du catholicisme. Après un refuge provisoire à Saint Marin / San Marino, Garibaldi dut s'enfuir aux Etats Unis dont il prit momentanément la nationalité. |
Mythifié de son vivant, Giuseppe Garibaldi,
symbole du Risorgimento
l'a été plus encore après sa mort comme en témoignent
ces timbres à son effigie
des postes d'Italie et de Saint
Marin. |
En 1860, l'audacieuse "expédition
des mille chemises rouges", composée de volontaires essentiellement
originaires de Bergamo / Bergame, permit
à Garibaldi de faire basculer dans l'escarcelle de Victor
Emmanuel II la Sicile et
le royaume de Naples et d'assurer
ainsi la victoire définitive du Risorgimento. Viscéralement républicain, nationaliste et anticlérical, Garibaldi essaya ensuite de chasser le pape de ses états afin de faire de Rome la capitale de la nouvelle Italie. Bizarrement, il trouva face à lui, en 1862 à Aspromonte, les troupes du jeune royaume d'Italie soucieux de la réaction des "grandes puissances" puis en 1867 l'armée française qui assurait la tranquilité du souverain pontife. En 1870, le dernier combat de Garibaldi consista à défendre la toute jeune République française face à la Prusse. Il remporta à Dijon une des rares victoires "françaises". En février 1871, il fut même élu par quatre départements français député au parlement réfugié à Bordeaux. Toutefois la majorité conservatrice se hata de l'expulser de l'hémicycle sous prétexte de son "étrangeté". |
Nice
/ Nizza Marittima était le chef lieu du comté de même
nom. Elle devint en 1860 la préfecture du tout neuf département
des Alpes
Maritimes créé par regroupement du comté de Nice
et de l'arrondissement de Grasse
soustrait au département
du Var. La monnaie du Royaume de Piémont Sardaigne était la Lire (Lira) subdivisée en Centimes (Centesimi). |
Voir aussi sur histoirepostale.net
à propos du bouillant niçois Giuseppe Garibaldi :
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