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Le Royaume de Pologne (Polska)
faisait partie de l'Empire de Russie,
aussi le timbre poste est apparu en
Varsovie en 1857 au même moment qu'à Moscou. La seule concession que l'administration
postale du tsar accorda aux polonais fût l'emploi des caractères latins
et non pas cyrilliques dans les cachets. Les parties de la Pologne sous domination de la Prusse ou de l'Autriche ont utilisé les timbres de leurs maisons mères. Les premiers timbres poste réellement polonais ont été émis en 1918 lors de l'indépendance. La poste, surtout après l'apparition du timbre, a toujours présenté un caractère symbolique pour les nationalistes de tout poil. Ainsi la Pologne en 1919 avait tenu a se faire accorder par le traité de Versailles un bureau de poste à Danzig / Dantzig / Gdansk afin de matérialiser sa revendication sur cette ville "libre" à population majoritairement allemande. En conséquence, le premier crime de guerre du second conflit mondial fut commis par les troupes nazies qui massacrèrent les postiers polonais en 1939 afin de "germaniser" définitivement le port balte. |
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lettre de Warszawa (Varsovie) à Bordeaux (France)
du 27 décembre 1861 Cette missive à l'attention de "Madame Baché Rue de la Taupe Bordeaux" a rejoint cette rue du quartier Saint Seurin, aujourd'hui disparue, le jour de la Saint Sylvestre 1862. Cette lettre est entrée en France par Valenciennes après avoir transité en Prusse. Ce pli n'a mis que quatre jours pour traverser l'Europe en pleine trêve des confiseurs ! L'analyse des cachets montre que le Royaume de Pologne, bien que sous domination de la Russie, utilisait le calendrier grégorien. En effet, si le cachet "WARSZAWA 27 12" avait été en concordance avec le calendrier julien, cette lettre serait arrivée avant d'être partie ! |
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lettre de Tykocin (Tiktin) à Saint Jean de Luz
(France) du 18 novembre 1851 Cette lettre, en port payé, est arrivée après 12 jours de trajet via Berlin alors en Prusse comme l'indique le cachet peu lisible "AUS RUSSLAND FRANCO". La date d'envoi "18/11" est indiquée de façon manuscrite au centre du cachet russo-polonais "TYKOCIN". Les gribouillis et ratures en bleu en bas de la lettre montrent que le calcul de la taxe postale a du être ardu pour le postier polonais. Tykocin, Tiktin en yiddish, était un village alors d'environ 3 000 habitants à 150 km au nord-est de Varsovie. à proximité de la ville de Bialystok (cf. cartes). Il était situé sur la rive gauche de la Narew / Nerew qui marquait la frontière assez théorique entre le Royaume de Pologne et l'Empire de Russie, tous deux propriétés du tsar. Bialystok était alors sur la rive russe. Désormais la frontière entre la Pologne et la Biélorussie / Belarus est décalée 75 km plus à l'est. Environ la moitié de la population de Tykocin était juive. Elle a disparu presque entièrement dans l'holocauste nazi en août 1941 avec la participation active de nombreux polonais "de souche". |
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lettre de Graudenz (Grudziadz) à Rheims (Reims
- France) du 27 juillet 1858 Désormais en Pologne, Graudenz, située sur la Vistule à 100 km au sud de Danzig / Dantzig / Gdansk, était alors en Prusse occidentale (cf. cartes). La poste prussienne a acheminé en trois jours cette lettre à Forbach où sa consoeur française a pris le relais pour l'apporter le lendemain à la maison de Champagne toujours existante "L. Roederer". Cette commande de Champagne devait être pesante car Louis Roederer a du acquitter une taxe de "12" décimes en raison du poids élevé baptisé dans le jargon postal "double port" comme l'indique le "2" en haut à gauche. histoirepostale.net rappelle, qu'à l'inverse de la philatélie ou de la marcophilie, l'abus de Champagne est dangereux pour la santé. |
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lettre de Biala (Bielsko-Biala) à Triest (Trieste
/ Trst - Italie) du 7 octobre 1846 Bielsko-Biala était situé dans la partie désormais polonaise de la Galicie autrichienne, dans le duché d'Auschwitz de sinistre mémoire. Cette lettre était adressée à un sympathique "Magistrat" de Trieste, maintenant en Italie, alors seul véritable port de l'empire des Habsbourg.(sympathique est une traduction très libre de "Loeblichen"). La mention "Exoffo" en bas à gauche indique qu'il s'agit d'un courrier officiel (cf. explications de la mention Exoffo au chapitre Voïvodine). Le port était, fait très rare pour l'époque, payé par l'expéditeur comme l'indique le cachet rouge "FRANCO". |
Le marcophile amateur de Champagne peut aller buller sur le site web du Champagne Louis Roederer. Voir aussi sur histoirepostale.net :
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